mercredi 2 mai 2012

Baptiste Fluzin, Twitter et nous.

Baptiste Fluzin est l'un des talentueux acteurs du web. Dans la citation à comparaitre de Jean-François Copé et de Nathalie Kosciusko-Morizet, il est décrit comme "Un acteur du web participatif et notamment du réseau Twitter".
Car en effet, Baptiste est cité à comparaître pour avoir insulté ces deux acteurs du monde politique et notamment du réseau UMP.
Baptiste a dérapé. 
Il s'en explique dans un billet paru le 1er mai:
"Comment quelqu'un de bien éduqué comme moi, poli le plus souvent, pas plus con que la moyenne, se retrouve un matin avec un huissier à sa porte pour lui remettre le document suivant ?".
Suite à la plainte de Jean-François Copé et de Nathalie Kosciusko-Morizet, Baptiste devra supporter les frais irrépétibles que Jean-François Copé et Nathalie Kosciusko-Morizet ont été contraint d'engager pour faire valoir leurs droits à l'encontre du jeune Baptiste. Soit 5000 euros. A quoi s'ajoute 1 euro symbolique et 46 600 euros si Baptiste refuse de rédiger les 466 tweets que Jean-François Copé et de Nathalie Kosciusko-Morizet exigent que ce jeune homme diffuse.

Ce que je connais de Baptiste?

Ce que je connais de ce garçon?: Son excellente culture web. Son engagement politique. Sa volonté de lutter contre les injustices en tout genre et son envie de changer les choses en luttant contre ce qui lui semble être injuste.
Ce que je connais d'autre de Baptiste?: Sa belle écriture. Fluide. Le sens qu'il donne aux choses. Son analyse réflexive des pratiques du web.
Je sais enfin que ce jeune homme est un citoyen engagé.
Malgré toutes ces qualités, ce jeune homme a dérapé en insultant sur Twitter ces deux personnalités politiques.
C'est clair.
Voilà.
Je souhaitais partager mon opinion sur ce mauvais comportement (dont il a bien conscience) et également sur les propos de Maître Philippe Blachetier, représentant des deux responsables politiques, interrogé par Le Lab:
"Il ne s'agit évidemment pas d'une affaire d'argent", explique Me Philippe Blachetier, . "Il est question avant tout de responsabiliser les acteurs de la blogosphère, du tweet. On est dans une cour d’école, il faut refaire le travail de l’instituteur", estime l'avocat.
Concernant le premier point, "Il ne s'agit évidemment pas d'une affaire d'argent"; permettez moi de douter. 5000 euros... Ce n'est pas rien. 46 600 euros. C'est aussi une belle somme. 1 euro. Également!

Ce que je connais de Twitter?

Concernant le second point. Je m’interroge.: "Il est question avant tout de responsabiliser les acteurs de la blogosphère, du tweet. On est dans une cour d’école, il faut refaire le travail de l’instituteur", estime l'avocat.
Dans une cour d'école? Responsabiliser les acteurs de la blogosphère?
Pourquoi avoir choisit Baptiste pour cela? 
Parce qu'"il revendique une activité non négligeable" sur Twitter? 
Parce que régulièrement il remet en question les acteurs politiques de droite, plus particulièrement, par l'intermédiaire de ce réseau de 5800 followers?
Pour faire un cas d'école?

Non. Nous ne sommes pas dans une cour d'école.
Les acteurs de la Blogosphère sont responsables de leurs actes. 
Tout comme l'est ce jeune homme qui a conscience de son erreur.
Non. Twitter n'a pas besoin d'"instituteur". 
Non. Non. Non.
Twitter est un espace d'expression animé par des adultes responsables.

La punition: #466

La punition de Baptiste est donc  de recopier 466  fois le message suivant sur Twitter.
"J'ai gravement injurié Jean-François Copé et Nathalie Kosciusko-Morizet. Je le regrette et leur présente mes excuses".
Ceci constitue une humiliation publique pour ce garnement.
Je pense alors aux Etats-Unis, où certains parents exposent leurs enfants en pleur dans la rue, porteurs des pancartes, sur lesquelles il ont inscrit leur bêtise. "J'ai volé 2 dollars à mémé". "J'ai insulté la voisine".
Une humiliation publique tout comme pour Baptiste. Une humiliation qui fait réagir la blogosphère. 
"La cour d'école" observe en effet et soutient le mauvais garçon (mais qui fut un excellent étudiant, soulignons le). 

Baptiste va ainsi polluer les moteurs de Google par un message publié 466 fois. Un contenu identique qui fera certainement beaucoup de tord à son référencement et à celui de nos deux acteurs de la vie politique. En espérant que Baptiste puisse conserver son compte Twitter et que ce compte ne soit pas fermé suite à un comportement qui peut sembler incohérent.

# Casse Toi pôv con? 

Pour conclure, a t-on punit notre Président de la République lorsqu'il s'est laissé déborder par ses émotions.
#casse toi pôv con? 
A t-il été contraint de faire des excuses?
Non.
"Il est question avant tout de responsabiliser les acteurs du monde politique. On est dans une cour d’école, il faut refaire le travail de l’instituteur", aurait estimé l'avocat des français?

Je crois qu'il est question ici de comprendre que Baptiste n'avait pas à se comporter ainsi. Que notre Président n'avait pas à le faire, non plus. Que ce n'est pas parce que notre Président l'a fait, qu'il fallait que Baptiste s'autorise à le faire. Que Baptiste est populaire sur Twitter. Qu'il est écouté. Comme notre Président. C'est certain. Et, qu'en qualité de personnalités publiques représentant une communauté, une cause, un peuple, ils doivent, tous deux, tourner "leur langue sept fois dans leur bouche" avant de s'exprimer. Et, je crois aussi que nous devons tous être porteurs d'exemples, de respect et de tolérance pour l'autre. Qui que nous soyons. Et, pour que nos exemples soit respectés, nous devons être raisonnables et sages. Baptiste est certainement à l'âge où son sens politique se déploie avec fougue. Mais, il n'est plus dans une cour d'école et je sais qu'avec l'âge, il gagnera en sagesse.
Mais, je m'oppose à cette règle des #466 qui fait sourire la blogosphère et je ne souhaite pas que l'on compare Twitter, espace d'expression et de partage de l'information, à une cour d'école. Tout en sachant que la vérité sort de la bouche des enfants et que les cours d'écoles sont de hauts lieux de merveilleuses expressions. J'insiste aussi sur le fait que les Twittos n'ont pas besoin d'un "instituteur" (même si j'adore la compagnie des enseignants ;-). Baptiste, n'en a pas besoin non Plus. Ce dont nous avons besoin, c'est de représentants responsables de leurs actes et porteurs d'exemples. De personnes dignes qui s'appliquent à donner du sens à leurs actes. #pleaseRT.