vendredi 20 mai 2011

La communication politique entre exaltation et prise de risque

Je souhaite aujourd'hui proposer mon point de vue en réaction à l'affaire DSK.
Dans cette affaire, une analyse réflexive est en cours sur le rôle tenu ou qu'aurait dû tenir les journalistes et les communicants.
Ils auraient dû, dit-on, l'influencer afin qu'il modifie son comportement avec les femmes. 
C'est ici une question à laquelle je vais essayer de répondre en qualité de communicante spécialisée dans la communication digitale et le marketing immersif mais aussi passionnée et compétente en communication politique.
Je commencerais par souligner que si la communication politique fait partie de mes passions, toute exaltante qu'elle soit, elle entre en rupture avec une vie privée protégée et apaisée. Pourtant, je mets mes compétences de temps à autre et aujourd'hui encore au service d' une femme ou d'un homme politique.
Je m'explique. 
Pour commencer, j'ai toujours souhaité la discrétion sur mes missions de conseil de la part des femmes et des hommes que j'accompagnais car cette discrétion est indispensable à une possibilité d'écoute, d'observation en toute tranquillité de l'homme en question et de la façon dont le public le perçoit.
Par ailleurs, même si cette mission particulière est conduite discrètement, elle vous engage à travailler pour une personnalité qui possède le Pouvoir, un réseau, des courtisans. 
Et, le Pouvoir est tout particulièrement dangereux dans ces missions. Pourquoi? 
Parce que dès lors que vous conseillez, vous analysez, vous remettez en question certains comportements, vous insistez sur des dérives possibles.
Je pense par exemple à cet homme politique têtu comme une mule qui travaille sur le terrain de la séduction avec les journalistes. Les journalistes ne supportent pas cette façon de faire. Je le sais.
Je lui explique alors que ces jeunes femmes, même si elles ont l'âge de ses filles, connaissent leur métier.
J'insiste sur le fait que le terrain de la rencontre est ici professionnel et qu'utiliser le charme et la séduction  n'est pas judicieux.
Autant d'éléments à mettre en avant et qui sont à formuler avec tact mais reçus malgré tout avec difficulté.
L'homme préfère en effet mes compliments. Hors, ma mission de communicante ne consiste pas à faire plaisir. Et, si "je lui en donne" pour son argent, si j'accomplis ma mission dans les règles de l'art, je suis rémunérée pour le conseiller et lui dire des vérités qui ne sont pas toujours bonnes à entendre.
Et, comme je n'aime pas mentir. Ma mission est généralement de courte durée.
Et ce, à grand regret, d'une part pour des raisons financières qui mettent en péril mon découvert bancaire, et également pour des raisons de "réseau" car dans ces moments là, l'entourage vous tourne le dos et retrouver une mission n'est pas très simple. Et, pourtant, j'aime tant conseiller les hommes politiques. C'est un métier riche de travailler avec cet homme, ses qualités et ses défauts, pour influencer parfois son verbe , accompagner l'écriture d'un discours, le choix d'une tenue vestimentaire ou encore un conseil de posture.
Mais, cette mission est bien souvent de courte durée.
L'un d'eux à la particularité de revenir vers moi à chaque période d'élection. Il a oublié qu'il m'avait "renvoyé". Il me demande conseil, je l'accompagne, je le conseille avec souplesse et il retourne rapidement à son équipe de communicants complaisants. 
Assurer la communication d'un homme politique est donc une mission bien délicate, vous ne croyez pas?