dimanche 17 avril 2011

Un ami Facebook est mort

Comme c'est étrange. Facebook me permet de correspondre et de transmettre du savoir et des informations à mes étudiants.
Je l'utilise comme un outil de communication pour les entreprises, les hommes politiques. J'imagine des Line-Up, des Quizz. Je l'utilise comme plateforme à mes applications de marketing immersif faites sur la base de Facebook Connect.
Je collecte ses données pour ma Thèse.
Aujourd'hui, j'ai 1652 amis. Parmi mes amis: des journalistes, des écrivains, des blogueurs, des musiciens.
Et, aujourd'hui l'un d'eux est mort.L'ami mort était un homme de lettres, un épicurien. Il devait avoir mon âge ou à peine plus. Son dernier statut date du 19 mars et les premiers messages annonçant son décès datent d'il y a quelques jours.
Voilà que ce lieu de vie, d'échanges, cette plateforme de marketing et de communication  me pose alors la question de la présence de mon ami sur ce réseau.
Je me renseigne alors pour en savoir plus.

Le mémorial Facebook

J'apprends que Facebook transforme les profils d'utilisateurs décédés en mémorial afin que leurs amis puissent rendre hommage au défunt. Le profil de l'utilisateur défunt devient alors un lieu de recueil pour ses amis Facebook.
Un formulaire en ligne permet à un proche de signaler la mort d'un membre Facebook. Pour prouver  le décès, il doit fournir un  avis de décès ou un article de presse. Le compte peut alors être placé sur une liste de personnes décédées.
Les informations de contacts et les mises à jour de statuts sont supprimées. Les paramètres de confidentialité sont modifiés et seuls les amis confirmés avant le décès peuvent continuer à consulter le profil Facebook. Le mur reste actif et ils peuvent y laisser des messages.

Reposez en paix, mon cher ami

Pour l'heure, ce que je ressens est étrange. Ses amis proches lui laissent des messages. Et, parmi mes "amis" Facebook, l'un d'eux a perdu la vie. Qu'il repose en paix.
Et, bien sur, la question se pose alors. Mon réseau est dense et parmi mes amis d'autres se sont peut-être éteints sans que je le sache.
Je réfléchis et je ressens alors les choses comme l'être humain que je suis et à l'échelle de ce que je peux vivre.


Le nombre de Dunbar

Le nombre de Dunbar me rappelle alors à ma condition de femme, d'"humaine". Ce nombre est le nombre d'amis avec lesquels une personne peut entretenir une relation stable à un moment donné de sa vie. Cette limite est inhérente à la taille de notre néocortex. Elle est estimée par Robin Dunbar à 148 personnes, et une valeur admise en pratique est de 150 personnes`
Au-dessus de ce nombre, la confiance mutuelle et la communication ne suffisent plus à assurer le fonctionnement du groupe.
Dunbar indique que le langage qu’on a développé joue un rôle important dans notre capacité à entretenir des liens avec environ 150 personnes. En effet, le fait de pouvoir parler à plusieurs individus simultanément permet d’avoir des rapports efficaces entre nous. Sans cet outil, on passerait la moitié de notre temps à entretenir nos relations.

Mais, résolument, la mort de cet ami m'attriste car même si il appartient à un réseau bien trop grand pour entretenir des relations amicales avec tous, même si ce réseau est pour une grande partie professionnel me concernant, cet "ami" Facebook m'a demandé un jour comme "ami". Il a partagé son réseau ouvert, complètement ouvert à mon regard et au regard de ses 2751 amis.
Et, même si il utilisait ce réseau social sectoriel qu'est Facebook pour des raisons professionnelles, la photo de sa grande fille si jolie et dont il semble si fier ainsi que la photo de sa splendide compagne et tous ses statuts et ses moments de partage, font qu'il représente l'un de mes "amis" Facebook et que ce n'est pas rien pour ses proches et que ce n'est pas rien.